Le conflit qui avait opposé les démons et aux terriens ne me concernait pas. J'avais préféré m'exiler comme à mon habitude, dans un milieu montagneux, où je m'entraînais comme d'habitude. Les envahisseurs avaient réussi à anéantir bons nombres des troupes adverses qui peinaient à repousser l'ennemi. Pour ma part, je n'eus pas de grande surprise, à part quelques démons mineurs d'une faiblesse déconcertante. Cependant, mon obstination avait causé ma perte. Les forces terriennes avaient succombé aux assauts répétés des monstruosités venues d'un autre monde. Quant à moi, je n'eus pas le temps de regretter amèrement ma mort brève et sans souffrance. Par je ne sais quel miracle, la planète bleue s'était détruite en un instant. Mes réflexes me permirent d'établir une courte distance avec la Terre et moi, mais je ne parvins qu'à retarder de moins de deux secondes mon inévitable décès. Jetant les bras de chaque côté, j'embrassai la Mort. A quoi bon fuir puisque aucune issue ne semblait se trouver à portée. Après une explosion d'une ampleur phénoménale, éliminant sans distinction humains, démons ou extraterrestres, la Terre disparue en un clin d’œil.

Mes yeux s'ouvrirent d'un coup. J'avais l'impression de m'être réveillé d'un profond sommeil dans un nouvel endroit inconnu. A mon plus grand étonnement, j'avais conservé mon enveloppe corporelle. Mon armure dorée recouvrait toujours mon corps. Observant les alentours, je constatai qu'une quantité astronomique de personnes se trouvait dans les alentours. A première vue, nous étions pour la majorité les défunts de la destruction de la Terre. Rares étaient les personnes telles que moi ayant conservées un corps. Ne m'attardant pas sur ce point, j'essayai de comprendre où je devais me diriger. Non loin, se trouvait un homme assez corpulent, à la barbe noire et possédant des cornes assis derrière un bureau. N'ayant pas envie d'attirer l'attention sur moi, je fis la queue jusqu'à ce soit mon tour. J'avais été presque tenté de bousculer toutes les personnes devant moi afin de ne pas attendre, mais je préférais rester prudent, les lois de l'au-delà n'étaient pas miennes. Bref, je me trouvais en face du dénommé Enma, d'après ce que j'avais entendu.

Il choisissait si une personne était digne ou non de rejoindre le Paradis ou l'Enfer. Selon moi, je n'avais rien à craindre. Observant avec un certain agacement Enma, j'étais pressé d'être conduit à ma future destination. Enfer ou Paradis, il me hâtait de découvrir ce monde inconnu, même si ma mort prématurée sur Terre m'énervait un peu.

Au faites, avant votre choix, savez-vous s'il y a un endroit où je pourrais perfectionner ma puissance ? Même mort, je ne peux pas me permettre de me reposer. Je suis sûr que je trouverais un moyen de revivre un jour. Hahaha.

Serrant le poing afin de ne pas me jeter sur cet homme barbue, je l'observai d'un œil sévère. Il voulait m'envoyer à l'enfer, là où toutes les pourritures de l'univers séjournaient. Selon lui, mon égoïsme avait été l'une des raisons de son choix. Ce n'était pas mon problème si les misérables humains ne parvenaient pas à se défendre par eux-même. Cependant, je pouvais avouer que cette situation me dérangeait. J'aurais dû me lancer dans la bataille et laisser champ-libre à mon sang de saiyajin, mais au lieu de cela, j'avais persisté à vouloir m'entraîner seul. Cependant, ce n'était pas le moment de regretter. Cet imbécile à la peau rouge avait mentionné le mot "tournoi". Je ne pouvais pas refuser sa proposition alléchante. Dans ce tournoi, j'aurais l'occasion de montrer l'étendue de mon pouvoir à tous ceux qui ne me connaissaient pas encore. Sans aucune salutation, j'empruntais le chemin vers le Paradis, histoire de me défouler avant de retourner sur Terre. Malheureusement, je ne savais pas encore j'atteindrais mon objectif de résurrection. Il n'y avait aucun moyen à ma connaissance pour revenir à la vie. Finalement, je préférai remettre à plus tard mes réflexions. Il y avait quelque chose de plus important qui m'attendait de l'autre côté de la porte qu'Enma m'avait indiqué. En tout cas, j'allais me tenir à carreaux. Inutile de me faire des ennemis supplémentaires au Paradis.